Le Portugal a voté lors des législatives anticipées le 18 mai. Le centre-droit, mené par le parti Social-Démocrate, reste majoritaire malgré une forte abstention et une montée historique de l'extrême droite.
Le dimanche 18 mai 2025, les Portugais ont été appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées, organisées à la suite de la chute du gouvernement de centre-droit en mars 2025. La coalition AD (parti social-démocrate et CDS-PP) arrive en tête, selon les résultats provisoires, avec 32,10 % des suffrages, ce qui confirme la prédominance du centre-droit sur la scène politique portugaise. Cependant, le Parti Socialiste et le parti de Chega ont tous deux obtenu 58 sièges au Parlement et le mauvais score du PS a déjà provoqué la démission de l'actuel secrétaire général.
Les élections législatives 2025 en chiffre sachant qu'il manque encore les votes des Portugais de l'étranger
- La coalition AD a remporté 86 sièges au Parlement et 32,10% des voix, soit 3,9% de plus qu'en mars 2024. Bien que l'AD soit majoritaire, le parti ne bénéficie pas de la majorité absolue.
- Le parti Socialiste (PS) arrive en deuxième position avec 23,38% des voix, suivi de très près par le parti d'extrême droite Chega qui recueille 22,56 % des voix, selon les résultats provisoires officiels du secrétariat général du ministère de l'Intérieur du 19 mai 2025. Chega, parti d´extrême droite, dépasse le seuil des 20% des voix pour la première fois en un demi-siècle de démocratie.
- Le parti Initiative Libérale (IL) remporte 5,53% des voix et 9 sièges au Parlement.
- Le parti Livre (L) remporte 4,20% des voix et 6 sièges. C´est le seul parti, à gauche, qui ait augmenté en passant de 4 à 6 députés.
- La coalition du Parti Communiste Portugais (PCP) et du Parti Ecologiste Vert (PEV) a obtenu 3,03% des voix et 3 sièges.
- Le Bloc de Gauche (BE) obtient 2% des voix et 1 siège
- Le Parti Personnes-Animaux-Nature (PAN) obtient 1,36% des voix et 1 siège également.
- Pour la première fois, le parti « Juntos pelo Povo » a réussi à élire un député.
L'abstention des élections législatives
Il s'agit du troisième scrutin législatif en trois ans, un signe d'instabilité politique persistant. Le taux d'abstention, estimé à 35,62% selon les résultats provisoires, témoigne d'une certaine lassitude de l'électorat face à cette instabilité. 1,44% des votes sont comptés comme blancs et 0,99% comme nuls.
Les résultats officiels départageront la deuxième place pour les élections
Le Portugal attend encore les résultats des électeurs établis hors du Portugal pour annoncer les résultats officiels de ces élections législatives. En effet, les Portugais votants à l'étranger élisent quatre députés, permettant la composition officielle du Parlement et de ses 230 sièges. Le dépouillement de ces votes commencera le 28 mai, soit 10 jours après les élections.
Les 4 sièges manquant pourront alors départager le parti de Chega et du PS. Si Chega l'emporte, il deviendrait la deuxième force politique du pays, brisant le bipartisme et devenant le premier parti d'opposition pour la première fois.
Les conséquences des résultats provisoires
Le Parti Socialiste, au coude à coude avec le parti de Chega a poussé à la démission du secrétaire général du parti Pedro Nuno Santos. Le parti a enregistré le troisième plus mauvais résultat de son histoire et le pire depuis 1987. Celui-ci a annoncé qu'il ne serait pas candidat aux élections internes du parti.
Finalement, il semblerait que le Premier Ministre Luis Montenegro, dont le gouvernement était tombé en mars dernier, sorte finalement vainqueur de ces législatives. La coalition du centre droit a permis de remporter la majorité des sièges au Parlement. Le président de la République portugaise Marcelo Rebelo de Sousa va rencontrer dès le mardi 20 mai, les représentants des principales forces politiques du pays pour former le gouvernement, et devrait logiquement renommer Luís Montenegro comme Premier Ministre.
Ces élections législatives marquent un tournant décisif pour le paysage politique portugais, avec la percée historique du parti Chega et la reconduction attendue de Luís Montenegro à la tête du gouvernement. Alors que le pays entre dans une nouvelle phase politique, marquée par l'absence de majorité absolue, la stabilité du futur exécutif dépendra fortement des négociations parlementaires et de la capacité des forces politiques à nouer des compromis. Les résultats définitifs, attendus après le dépouillement des votes des Portugais de l'étranger, seront déterminants pour clarifier les équilibres de pouvoir à l'Assemblée.
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